Petit traité de SexoAnalyse TransGénérationnelle par Thierry Bunas

Un constat clinique

A l’occasion de la sortie du « Petit traité de SexoAnalyse TransGénérationnelle » aux Éditions Itinéraires en cette rentrée compliquée tant pour les individus que pour les couples, les familles et les enfants, il est important de mettre du sens sur certains dysfonctionnements ou certains troubles anciens, qui auraient pu apparaître dans le couple durant les mois passés ou peuvent apparaître maintenant.

Bien évidemment, le contexte actuel et l’environnement jouent avec plus ou moins de bonheur à soutenir nos vies et nos relations amoureuses et intimes. Certainement, l’angoisse générée par les cacophonies des médias et des gens censés savoir et donc rassurer, n’aident pas à la sérénité de chacun.

Pourtant, une importante partie de ce qui nous entrave ou nous soutient durant cette période, comme hier et demain, n’est pas à l’extérieur mais à l’intérieur de soi. C’est ce qui se niche en nous en ressources et en traumatismes. Ce qui nous été transmis par notre vécu depuis les premières semaines dans la matrice maternelle jusqu’à ce jour mais aussi par les messages des lignées familiales, par l’épigénétique, nous le découvrons de mieux en mieux aujourd’hui et par cet inconscient familial plus difficile à appréhender en nous.

Ainsi, nous ne sommes pas égaux devant l’adversité, devant la période actuelle, au-delà des considérations sanitaires, économiques ou sociales.

C’est pourquoi certaines approches thérapeutiques vont solutionner à court et moyen terme les situations compliquées mais ne résoudront rien sur le moyen long terme. Non pas qu’elles soient mauvaises ou non adaptés au moment, mais simplement qu’elles n’englobent pas l’ensemble du territoire à explorer. Ou bien qu’elles ne puissent pas aller dans les cryptes de notre territoire intérieur où justement les messages des lignées familiales se cachent.

Petit traité de SexoAnalyse TransGénérationnelle

La SexoAnalyse TransGénérationnelle

Tout le monde connaît plus ou moins la sexologie, un peu la sexothérapie, peut-être moins la sexoanalyse qui accompagnent les troubles de la vie amoureuse et sexuelle de la personne et du couple. Depuis le champ médical jusqu’à l’analyse en passant par le médico-social et visant une bonne santé sexuelle.

Tout le monde commence à entendre parler de la psychogénéalogie mais peut-être moins du transgénérationnel qui traitent des transmissions entre générations.

La SexoAnalyse TransGénérationnelle (SATG) telleque je l’ai développée et la propose dans ma pratique de clinicien est une approche que l’on peut dire « intégrative », dans le sens où elle intègre plusieurs champs et pratiques thérapeutiques, aussi par la rencontre de la sexologie clinique et de l’analyse transgénérationnelle.

Le « petit traité » raconte la généalogie de cette approche qui ne se veut pas « nouvelle thérapie » mais qui propose de formaliser clairement la manières d’accompagner les couples et les personnes en souffrance quand elle se répète.

Il présente les transmissions qui ont amenées à cette réflexion-formalisation prenant racines dans les penseurs du XVIIIe ainsi que les précurseurs de la sexologie du XIXe et également des praticiens et thérapeutes du XXe qui ont construit les approches que nous utilisons encore de nos jours, même si souvent elles sont manipulées et transformées pas l’expérience et de nouvelles connaissances. Les anciens ont pu faire des erreurs et des horreurs… ils ne savaient pas tout et étaient eux-aussi empêtrés dans des transmissions et des croyances propres à leurs époques.

Le livre développe comment la SATG peut clarifier, éclairer, dénouer voire soulager (oserai-je dire soigner dans le sens du soin relationnel) des situations et des troubles qui se répètent et ne sont pas « réglés » par d’autres approches.

Il présente aussi quels liens la SATG peut entretenir avec les autres champs : celui de la santé sexuelle (sexologie, sexothérapie, sexoanalyse, urologie, gynécologie…) comme celui de la psychothérapie et de l’analyse (psychiatrie, psychologie clinique, psychogénéalogie, psychanalyse transgénérationnelle, thérapie de couple systémique…).

Ensuite, il donne un regard particulier aux troubles de la sexualité vus sous l’angle transgénérationnel et raconte comment pouvoir en sortir. Quels sont les modalités de loyautés, de mandats, de dettes, de « fantômes » familiaux (terme que nous employons) qui véhiculent le(s) message(s) d’un ou plusieurs traumatismes non résolus dans la famille. Quels « outils » utiliser et tout particulièrement l’arbre de vie, l’arbre transgénérationnel, le génogramme (ou génosociogramme). Enfin, l’ouvrage propose de réfléchir sur les chemins à prendre pour un mieux vivre amoureux et sexuel, ou de quelle manière cheminer quand on les connaît mais pris trop tôt ou de travers.

Et le couple alors ?

Une thérapie de couple en SATG demande à chacun d’explorer son histoire, ses racines (en ressources et freins) autant que de réfléchir à manier le relationnel au présent (mental, émotionnel et corporel) afin de préparer l’avenir. Cela d’autant que l’expérience clinique montre que les obstacles et les échecs en accompagnement de couple sont quasiment toujours soit le fait d’un désamour trop profond ou de l’épuisement de l’un d’eux (pathologie, traumatisme, handicap, charge mentale, parentalité…), soit d’une incompatibilité (ou plusieurs) « invisible(s) » inscrite(s) dans l’inconscient familial en soi – au-delà du culturel et de l’éducatif.

Nous observons, à la lecture des génogrammes, qu’il y a souvent dans les couples souffrants, des fantômes à la mission trop lourde pour eux, ou des fantômes similaires au sein de leurs filiations. Comme en miroir. Comme si la rencontre avait été facilitée par cette force quasi-identique en soi qui dirait non-consciemment « toi tu me vas bien parce que je sens que tu sais ». Peut-être une vision néo-platonicienne de l’autre moitié de soi qu’est celui ou celle qui nous accompagne. Peut-être une explication à ses impressions de gémellité spirituelle décrites quelquefois.

On trouve fréquemment :

  • Des missions qui se complètent comme celui ou celle qui tend à ne pouvoir s’empêcher de « soigner-réparer » et l’autre qui s’y reconstruit.
  • Des traumatismes abandonniques qui se répondent en sadomasochisme.
  • Des bourreaux et victimes de narcissismes pathologiques.
  • Des répliques de perversions pédophiles.
  • Des répliques de violences sexuelles, incestueuses ou incestuelles.
  • Des entraves partagées au plaisir sensuel, érotique et sexuel.
  • Des interdictions de bonheur.
  • Des difficultés ou complications de maternité-parentalité.
  • Cette liste est non exhaustive.

Ces échos en miroir des filiations familiales sont aussi certainement les lieux propices à trouver ce qui fait la qualité du lien quand il existe. Du lien scellé par des ressources partagées. Les prémices du bonheur. Nos anciens, nos aïeux nous transmettent certes des « fruits » pesants mais nous nourrissent aussi. L’arbre transgénérationnel doit être lu au travers de ses racines ressourçantes autant que par les feuilles et fruits de sa ramure.

La SexoAnalyse TransGénérationnelle, parce qu’elle accepte de questionner l’arbre de vie, la relation présente et son environnement, l’imaginaire érotique et la symbolique mise en jeu, les corps sensibles, les places et rôles de chacun, et qu’elle offre une palette de chemins en réponse, peut-être une approche pour les personnes et les couples épuisés par les répétitions d’obstacles et de souffrances.

Le « Petit traité de SexoAnalyse TransGénérationnelle » est disponible sur les plateformes de libraire en ligne (FNAC, AMAZON, ESPACE CULTUREL LECLERC…) ou sur commande (librairie, éditeur : Itinéraires Editions, auteur : thierrybunas-sexologue.fr).